Étiquette : Vincent Delorme

  • Présentation et discussion des notions d’activation, d’intégration et d’insertion professionnelles

    Présentation et discussion des notions d’activation, d’intégration et d’insertion professionnelles

    Les notions d’activation, d’intégration et d’insertion professionnelles sont centrales dans la dynamique du marché du travail, en particulier pour les personnes éloignées de l’emploi. Vincent Delorme, dans ses travaux, propose une approche structurée de ces concepts en les reliant à des catégories de facteurs qui influencent l’insertion professionnelle. Ces catégories sont détaillées dans l’article:

    “Cadre conceptuel :

    les facteurs agissant sur l’insertion professionnelle des bénéficiaires de l’aide sociale”.

    Activation

    L’activation désigne un ensemble de politiques visant à encourager les bénéficiaires d’aides sociales à adopter une attitude proactive dans leur recherche d’emploi. Ce concept repose sur l’idée que l’accès à l’aide sociale doit être conditionné par des efforts de recherche d’emploi. Dans le cadre de l’activation, Delorme identifie des facteurs externes, tels que les politiques publiques visant à réduire le chômage, qui influencent l’efficacité de ces mesures. Par exemple, l’Accompagnement à la Recherche d’Emploi (ADR) a pour but d’inciter les bénéficiaires à participer activement à leur réinsertion.

    Un aspect important à considérer est que, parfois, avant de se lancer dans la recherche d’un emploi, il est nécessaire de résoudre certaines problématiques personnelles, telles que des problèmes familiaux, de santé ou même d’apprentissage de la langue. Comme l’a souligné notre professeur, les personnes qui parlent bien le français ont souvent plus de chances de s’intégrer dans la société.

    L’article mentionne également que les circonstances personnelles, telles que les valeurs culturelles vis-à- vis du travail, peuvent influencer cette activation.

    Intégration

    L’intégration professionnelle, quant à elle, fait référence à l’état ultime recherché à travers le processus d’insertion : il s’agit d’obtenir un emploi stable et de s’intégrer durablement dans le marché du travail. Delorme souligne l’importance des facteurs individuels, comme les compétences sociales et la motivation, qui sont cruciaux pour réussir cette intégration. Une anecdote marquante partagée en cours illustre bien ce point :

    un homme, après avoir été longtemps au chômage, se rend compte que son enfant souhaite un jouet qu’il ne peut pas lui acheter. Cet instant de prise de conscience devient un déclencheur pour lui, le poussant à chercher un emploi afin de pouvoir satisfaire ce désir. C’est souvent dans ces moments d’éveil que les individus réalisent la nécessité de leur intégration professionnelle.

    Insertion

    L’insertion professionnelle est le processus par lequel un individu accède au marché du travail. Dans l’article de Delorme, trois catégories de facteurs influençant ce processus sont décrites : les facteurs externes, les circonstances personnelles et les facteurs individuels.

    Par exemple, la situation économique et les politiques d’activation sont des facteurs externes cruciaux, tandis que les problématiques sociales et familiales relèvent des circonstances personnelles. Il est à noter que l’insertion sociale doit précéder l’insertion professionnelle. Avant de penser à un emploi, il est essentiel de garantir l’intégration sociale de l’individu, comme le souligne également l’article.

    En somme, l’interaction entre ces trois notions est complexe et nécessite une approche intégrée pour favoriser l’accès et la pérennité des emplois pour les personnes en difficulté.

    Loi sur l’aide sociale et la lutte contre la précarité.

    Adoptée en 2024, cette loi vise à simplifier l’accès à l’aide sociale et à offrir un accompagnement personnalisé pour favoriser l’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de précarité.

    Adoption et objectifs de la loi

    • La loi est entrée en vigueur le 1er janvier 2025, dans le but de répondre de manière plus efficace aux besoins des personnes en difficulté.

    • Elle s’inscrit dans une volonté de faciliter l’accès à l’aide sociale, en réduisant les démarches administratives, tout en proposant un suivi global centré sur l’insertion.

    • L’objectif est d’accompagner les bénéficiaires, notamment les jeunes, les familles et les enfants, dans un parcours d’autonomisation, en s’appuyant sur une évaluation de leurs besoins spécifiques (logement, santé, formation, emploi, etc.).

    Principales innovations et améliorations

    • Simplification administrative : le calcul de l’aide est effectué tous les 6 mois, sans demande systématique de documents.

    • Incitation à l’emploi : une partie du salaire n’est plus déduite de l’aide financière, permettant d’augmenter les revenus mensuels.

    Contribution à l’intégration professionnelle

    • La loi vise à favoriser l’employabilité et l’autonomie financière des bénéficiaires, en les aidant à développer leurs compétences et leur réseau professionnel.

    • L’objectif est de permettre une (ré)insertion durable sur le marché du travail, en offrant un soutien adapté aux besoins de chacun.

    • Les innovations en matière de gestion budgétaire et d’incitation à l’emploi devraient contribuer à une meilleure intégration professionnelle à long terme.

    En résumé, cette loi marque un tournant dans l’approche de l’aide sociale, en plaçant l’insertion sociale et professionnelle au coeur du dispositif, dans une logique d’autonomisation et de simplification des démarches pour les bénéficiaires.

    Positionnement sur les mesures d’activation et d’insertion professionnelle

    La réflexion sur l’alignement des mesures proposées avec les valeurs personnelles est cruciale. Dans ce contexte, un certain conflit peut être identifié entre les mesures d’activation et d’insertion professionnelle, et les valeurs d’empathie et de respect de la dignité humaine.

    D’un côté, le concept d’activation, qui conditionne l’accès à l’aide sociale à une attitude active de recherche d’emploi, peut sembler juste et nécessaire dans une optique de responsabilisation. Cependant, cette approche risque de négliger les réalités complexes auxquelles font face de nombreux bénéficiaires, comme les problématiques personnelles (familiales, de santé, linguistiques, etc.) identifiées dans l’article de Vincent Delorme. Il est essentiel de prendre en compte ces éléments, sans quoi les mesures d’activation peuvent conduire à une stigmatisation et à une marginalisation des personnes en difficulté, ce qui serait en contradiction avec les valeurs de compassion et de justice sociale

    D’un autre côté, les incitations financières aux entreprises pour l’embauche de bénéficiaires d’aide sociale peuvent offrir des opportunités d’intégration. Néanmoins, les risques de précarisation soulevés dans le texte sont préoccupants. Si les emplois proposés ne permettent pas une véritable intégration durable, cela peut créer des situations difficiles ne respectant pas la dignité des individus.

    En résumé, bien que certaines mesures puissent présenter des bénéfices, il est essentiel de les examiner de manière critique afin de s’assurer qu’elles ne compromettent pas les valeurs fondamentales d’empathie, de respect et de dignité

    humaine. Ent tant que travailleurs sociaux, l’engagement sera de défendre ces valeurs tout en cherchant à trouver un équilibre entre les exigences des politiques d’activation et les besoins réels des personnes accompagnées.

    Delorme, V., (2016), Bénéficiaires d’aide sociale de longue durée : freins et ressources pour retrouver un emploi, Master, IDHEAP, Lausanne (p. 20 à 32)

    Schweri, Michel. Concepts-clés Marché travail HETS. Notes de cours AS1.